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Gelées tardives du 18 au 23 avril : De très gros dégâts sur les vignes et les arbres fruitiers

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Les gelées tardives ont causé de gros dégâts sur les productions fruitières de notre département. Avec des températures négatives allant jusqu’à -4 degrés, les organes de fructification ont été détruits, compromettant la récolte 2024.   

Le coup de froid qui s’est abattu sur notre pays entre le 18 et le 23 avril a causé d’énormes dégâts aux cultures fruitières et légumières. Il faut dire que le stade végétatif était avancé suite à un hiver doux et à de fortes températures dès le début du printemps. Malheureusement, à l’image des dernières années, un flux polaire est subitement descendu sur la France amenant neige, gel et grand froid. Les vignes et les arbres fruitiers qui étaient en pleine pousse de printemps ont été pris par des températures fortement négatives plusieurs jours de suite. Les premières observations montrent l’étendue des dégâts qui s’avèrent considérables sur l’ensemble de notre département.

 

Le vignoble très impacté

Alors que la sortie végétative s’annonçait très belle cette saison, les vignes ont beaucoup souffert sur la vallée du Lot mais aussi sur le Quercy blanc, sur Rocamadour et sur Glanes. Certains vignerons ont mis en place des mesures de parade en allumant des feux mais avec une efficacité très variable. Les premières constatations montrent l’étendue des dégâts causés par ce gel avec des bourgeons et des pousses cramés. Les différents vignobles sont tous impactés, des coteaux du Quercy aux vignes de l’appellation Cahors, en passant par le vignoble de Rocamadour ou Glanes. Tous les cépages sont concernés car le stade végétatif était très avancé. Les pertes de récolte devront être affinées mais seront sévères et entraineront des conséquences catastrophiques sur un vignoble qui enchaîne les années de crises et est particulièrement fragilisé ! Le président du syndicat des producteurs de vin de Cahors Nicolas Fournié précise « c’est une catastrophe supplémentaire qui impacte toute la filière. Les producteurs se retrouvent à genoux ! Malheureusement, le système d’assurance est inopérant tant que l’on ne modifiera pas le calcul des rendements historiques. Nous venions juste d’avoir les reports de prêts de l’an dernier et maintenant que faire ? Revenir encore voir notre banquier ? Pour l’instant, il faut que tous les vignerons aillent aux permanences en DDT ou auprès de l’association AgriSolidarité à la Maison de l’Agriculture afin de présenter la gravité de leur situation… »   

 

Les arbres fruitiers touchés  

En ce qui concerne les arbres fruitiers, la situation n’est pas meilleure. Les noyers ont été gelés, surtout les variétés précoces comme Chandler, Lara, Fernor, Ferbel ou Marbot qui étaient à un stade végétatif de débourrement sensible au gel. Tous les vergers du département semblent concernés de la vallée de la Dordogne à celle du Lot en passant par la Bouriane. Les châtaigniers ont aussi été impactés sur la variété Bouche de Bétizac. Les autres fruits, notamment les pruniers, n’ont pas été épargnés même si les vergers équipés de systèmes d’irrigation antigel ont pu protéger plus ou moins leurs récoltes. Benoît Labroue, producteur de noix à Gignac souligne « toutes les variétés de noyers précoces ont subi des dégâts, partout en vallée et sur le causse. Les systèmes antigel comme la ventilation d’air chaud n’ont rien pu faire car les températures sont descendues trop bas ! La récolte 2024 s’annonce donc compromise et les agriculteurs spécialisés sur la noix vont être en situation très grave. La filière est encore une fois mise à mal et la répétition des crises nous consterne… »   

Colzas et céréales

Les grandes cultures n’ont pas été épargnées, notamment les colzas en pleine floraison. Le gel a stoppé net la fécondation et les rendements en seront forcément affectés. Pour les céréales au stade montaison, ce froid glacial peut aussi avoir atteint les épis dans les tiges avec des conséquences sur le grossissement des grains et les rendements finaux.

 

Enquêtes de terrain

La Chambre d’agriculture, les syndicats Fdsea et Ja et la Direction Départementale du Territoire se mobilisent pour organiser début mai plusieurs missions d’enquête sur le terrain afin d’évaluer plus précisément l’ampleur de ces dégâts selon les productions et les zones. Des missions d’expertise qui permettront de faire le point avec les différentes organisations professionnelles. Mais cette nouvelle calamité climatique plonge de nombreux producteurs dans le désarroi. Ils peuvent d’ores et déjà prendre rendez-vous auprès de leur sous-préfecture, de la DDT ou de l’association AgriSolidarité, pour détailler leur situation personnelle et faire part de leurs problèmes financiers.