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Retour sur la rencontre autour de la réglementation AB en petits ruminants

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Règlementation petits ruminants

Règlementation petits ruminants

La Chambre d’Agriculture du Lot, du Tarn-et-Garonne ainsi que Bio 46, ont organisé en partenariat une rencontre dédiée à la nouvelle réglementation bio sur la filière petits ruminants.

Depuis le 1er janvier 2022, la réglementation bio au niveau Européen a changé et en conséquence, l’INAO (Institut National de l’Origine et de la Qualité) a réécrit le Guide de lecture français.

Tous les textes réglementaires sont disponibles sur leur site : www.inao.gouv.fr

 

Nos trois organismes ont sollicité une exploitation en ovins viandes bio, support de discussion et son organisme certificateur pour présenter les évolutions de la réglementation.

Un groupe d’une dizaine d’éleveurs en ovins et caprins, viandes et lait a donc été accueilli sur l’exploitation de Monsieur CHANUT Thierry, dans le sud du département du Lot.

 

La rencontre s’est déroulée en deux temps ; d’une part Monsieur FACCA Arnaud, auditeur et animateur pour l’organisme certificateur Qualisud a présenté en détails les éléments de la nouvelle réglementation. Ensuite, M. CHANUT a décrit l’historique de son exploitation et ses pratiques.

 

Installé hors cadre familial, en AB, il a aujourd’hui un cheptel de 500 brebis viandes. Son système repose sur le plein air intégral et par conséquent, une alimentation du troupeau à l’herbe pâturée avec quelques apports en céréales au champ. Il n’a donc aucun bâtiment d’élevage ou de stockage.

M. CHANUT a créé des partenariats avec une quinzaine d’agriculteurs, dont certains ont convertis leur terre en AB pour qu’il puisse faire pâturer ses brebis sur de grandes surfaces, rendant ainsi des services écosystémiques tels que la restauration des milieux ouverts et de la biodiversité. Ce dernier commercialise ses agneaux en vente directe et en filière longue avec une enseigne locale de GMS (grandes et moyennes surfaces) notamment.

 

Au fur et à mesure de la rencontre, des échanges et des débats de fond ont été abordés entre les agriculteurs sur l’approvisionnement de semences biologiques, le bien-être animal, les bâtiments d’élevages, la complexité de la réglementation en elle-même et le changement climatique.

 

M. FACCA a rappelé que la nouvelle réglementation n’apporte pas de modification quant aux démarches de conversion et de certification. Les principes généraux restent aussi inchangés, l’Agriculture Biologique prône toujours le lien entre sol-plante-animaux, avec des cultures liées au sol et des élevages extensifs, sans OGM ni produits chimiques de synthèse.

Cependant des exigences ont été ajoutées, notamment sur les volets alimentation, bien-être animal, bâtiments d’élevage et achat d’animaux.

Par exemple, l’INAO a mis en place une Base de Données des Animaux Biologiques, dans le but que l’ensemble des animaux reproducteurs et de renouvellement en AB soient répertoriés. Elle estconsultableà l’adressewww.animaux-biologiques.orgmais n’est pas encore très fournie.

De plus, depuis janvier 2022, l’ensemble des demandes de dérogation sont traitées par l’INAO et les saisies peuvent se faire en ligne sur le sitehttps://sve.derogationbio.inao.gouv.fr.

 

Il ressort de l’ensemble des discussions entre les participants de nombreux échanges de pratiques d’une part, et d’autre part le constat que la profession d’éleveur tend à se complexifier par rapport à la digitalisation des démarches, aux nouvelles exigences du cahier des charges et au manque d’interlocuteur politique.

 

Les éleveurs présents ont soulevé le fait que certains éléments de la réglementation bio nécessitent d’être épurés. Ils demandent qu’elle soit réactualisée pour correspondre aux attentes des consommateurs et surtout à la réalité pratique du terrain et du métier. Objectifs et critiques, les éleveurs ont aussi confirmé qu’ils restaient convaincus par l’intérêt et les valeurs de l’Agriculture Biologique.