Vous êtes ici : Accueil > Information de votre Chambre d'Agriculture > Actualités > Réduction des phytos sur vigne Les viticulteurs relèvent le DEPHY !

Réduction des phytos sur vigne Les viticulteurs relèvent le DEPHY !

Accéder aux flux rss de notre siteImprimer la page

Une douzaine de viticulteurs Lotois sont engagés dans le groupe DEPHY pour trouver des solutions et réduire les doses de produits phytos utilisés. Accompagnés par la Chambre d’Agriculture, ils ont commencé à mener diverses expérimentations et ont dressé un bilan instructif de cette première année de travail.

Le réseau national des fermes Dephy a été constitué dans le cadre du plan Ecophyto 2 qui vise à diminuer drastiquement les doses de produis phyto utilisés en vigne. Ce réseau de fermes volontaires a lancé des expérimentations afin de constituer des références et mettre en avant des systèmes et pratiques économes en phyto. Car cette évolution, aujourd’hui très demandée par les consommateurs, passe par de nouvelles méthodes de travail. Ces groupes sont répartis dans tous les vignobles Français mais également sur les autres productions.

Le groupe Lotois

Sur notre département, ce groupe de viticulteurs est constitué de professionnels curieux et volontaires souhaitant travailler ce sujet. Il est accompagné par Léa Bizeau, jeune ingénieure embauchée l’an dernier par la Chambre d’Agriculture, entre autres pour piloter cette démarche. Spécialisée en viticulture et elle même originaire d’une grande région viticole, elle a lancé diverses expérimentations et réunit régulièrement ce groupe pour faire avancer la réflexion. A partir des visites sur le terrain, y compris dans d’autres vignobles, des journées techniques spécialisées sur l’utilisation des phytos et autres expérimentations, ce groupe entend trouver les voies de pratiques beaucoup plus économes en phytos. Un double intérêt à la fois pour l’environnement et pour les charges de production car ces produits coûtent chers et les difficultés économiques du secteur viticole appellent aujourd’hui une meilleure maîtrise des coûts de production. L’intérêt de cette démarche en groupe est d’avancer ensemble dans une même direction en testant de nouvelles pratiques, en les comparant aux autres groupes nationaux et en diffusant largement ces innovations à l’ensemble de la filière.

Thématiques travaillées

Différents domaines liés aux phytos sont travaillés par ce groupe. Les solutions de remplacement à l’emploi des herbicides, la maîtrise des fongicides avec l’utilisation des produits alternatifs, l’application des insecticides avec la détection des ravageurs, l’observation de la vie du sol et de son impact sur la santé de la vigne… En fait, le groupe n’exclut aucun thème lié à cette problématique. La diffusion des résultats sera également au centre de leurs préoccupations car ces viticulteurs ont la motivation de mettre leurs pratiques au service de tous pour mieux répondre aux enjeux sociétaux et environnementaux.

Journée bilan au Lycée des Territoires

Les viticulteurs du groupe Dephy étaient réunis le 25 juin au Lycée des Territoires au Montat. Une première partie était consacrée à l’analyse de la saison phytosanitaire 2020 pour notre vignoble. Ils ont pu se rendre sur une parcelle de vigne du Lycée pour commenter diverses pratiques et observer l’état de la vigne. Les viticulteurs présents ont échangé sur leurs pratiques au niveau des produits épandus, des doses, des matériels d’épandage et des systèmes d’alerte utilisés. La plupart ont déjà engagé la démarche de réduction des phytos par différents moyens : adaptation à la végétation, suivi des bulletins d’alerte, nouveaux pulvérisateurs, utilisation d’adjuvants pour améliorer la qualité des pulvérisations… Au niveau des alertes météo, ils ont exprimé le besoin de stations météo locales réparties sur tout le vignoble afin d’affiner les prévisions commune par commune. Cela passe par un financement extérieur. Léa Bizeau les tient également informés des actualités du secteur par l’envoi d’une lettre « DEPHYnfo » tous les deux mois, une initiative qui est très appréciée.
Dans une seconde partie, il était abordé le bilan de l’expérience d’évaluation de la vie microbienne des sols viticoles. Des slips en coton ont été enterrés chez une dizaine de vignerons, dans différents types de sols avec plusieurs couvertures : sols travaillés et nus, sols enherbés en permanence, sols avec couverts végétaux. Ils ont été retirés trois mois après pour constater leur état de dégradation. Léa Bizeau avait amené l’ensemble de ces slips pour comparer et commenter ces résultats.
Très curieux, les vignerons ont largement débattu autour des résultats de cette expérience qui ne sont pas ceux que l’on aurait cru ! Du coup, les interrogations ont fusé, quel est le niveau de dégradation optimal ? Comment interpréter ces résultats ? Quels sont les critères précis qui entrent en jeu ? En fin d’échange, ils ont souhaité poursuivre cette expérience sur toute l’année, l’été, l’automne et l’hiver afin d’avoir un cycle complet à même d’éclairer ces interrogations.
 

Groupe Dephy