Vous êtes ici : Accueil > Information de votre Chambre d'Agriculture > Actualités > Élevages laitiers bas carbone des éleveurs s'engagent

Élevages laitiers bas carbone des éleveurs s'engagent

Accéder aux flux rss de notre siteImprimer la page

La filière laitière française, consciente de la nécessité de participer à l’effort collectif de transition écologique, s’est engagée à baisser de 20 % ses émissions de carbone d’ici 2025. Elle a lancé le label « bas carbone », officiellement reconnu par le Ministère, avec l’objectif ambitieux d’y engager la totalité des fermes laitières du pays dans les dix ans. Depuis trois ans, la Chambre d’Agriculture réalise des diagnostics CAP2ER pour les éleveurs laitiers dans le cadre d’un programme financé par le CNIEL pour les producteurs livrant à laiterie Danone.

Le dernier rapport des experts mondiaux sur le climat est très alarmant. La température moyenne du globe risque de grimper d’ici la fin du siècle très au-delà des deux degrés admissibles ! Le Gouvernement a donc lancé des initiatives dans tous les secteurs d’activité pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et opérer un changement des pratiques. Ainsi, le Ministère de la transition écologique a établi un référentiel « bas carbone ». L’élevage est bien entendu concerné par cette démarche. L’Institut de l’élevage a donc élaboré une méthode de calcul des émissions des gaz à effet de serre et des performances environnementales des exploitations, nommé CAP’2ER, officiellement reconnue par les pouvoirs publics.

Le CNIEL (Interprofession laitière) s’est immédiatement emparé de cette démarche avec le programme de recherche Carbon dairy, et l’objectif de baisser l’impact carbone de ses élevages de 20 % d’ici 2025 puis d’engager la totalité des fermes d’ici 2030. A ce jour, près de 10 000 élevages ont déjà réalisé ce diagnostic carbone avec des changements de pratiques et des investissements à la clé permettant de diminuer les émissions.

Élevages laitiers bas carbone des éleveurs s'engagent

En pratique, l’éleveur doit faire réaliser un diagnostic carbone complet de son exploitation. Celui-ci est destiné à évaluer les émissions actuelles et identifier les actions à mettre en œuvre pour les réduire. Sur notre département, après 3 diagnostics réalisés pour le compte du CNIEL, c’est la laiterie Danone qui est la première à solliciter ses producteurs en les incitant à s’engager sur cette voie. Tous les éleveurs ont déjà réalisé le diagnostic simple de premier niveau qui permet de situer son exploitation. Et une douzaine ont fait appel à la Chambre d’Agriculture pour réaliser le niveau 2 qui procure un bilan complet et permet de choisir les actions à mettre en œuvre pour diminuer les émissions.

BILAN COMPLET DE L’ÉLEVAGE

Thierry Gayral, conseiller bâtiment énergie-lait s’est formé à la pratique de ce diagnostic qui évalue les émissions des trois principaux gaz à effet de serre (CO2, Méthane, Protoxyde d’Azote) « A partir des chiffres de l’élevage, comptabilité, résultats du conseil élevage, dossier PAC, on saisit toutes les données (achat d’aliment, engrais, énergie consommé…) et les pratiques (alimentation des animaux, épandage des effluents...), ce qui permet d’évaluer les émissions de gaz à effet de serre mais aussi l’impact de l’azote sur la qualité de l’eau et de l’air . Mais on prend aussi en compte les contributions positives de l’exploitation (stockage du carbone dans les prairies, dans les haies, maintien de la biodiversité, performance nourricière de l’exploitation )... »

C’est donc une analyse poussée de la ferme, de ses structures et de ses pratiques. On constate que, sur les élevages laitiers, les animaux représentent environ la moitié des émissions totales par leur libération de méthane.

PISTES D’AMÉLIORATION

Le diagnostic permet une analyse des pratiques et l’éleveur choisit librement les pistes d’évolution et les investissements à réaliser pour diminuer ces émissions de carbone. Évidemment, l’efficience du troupeau est le premier poste envisagé compte tenu de son importance. La performance des animaux, Leur alimentation ou leur santé sont prioritaires. Chacun comprendra par exemple que le remplacement du soja importé par du colza de notre région fait nettement baisser les émissions de carbone du poste alimentation. Il en est de même pour l’autonomie fourragère et la qualité des fourrages récoltés. Thierry Gayral précise « un diagnostic complet exige 4 à 5 heures de travail. L’expérience montre que les voies d’évolution sont principalement des actions de conduite du troupeau qui permettent d’atteindre une meilleure rentabilité de l’exploitation. Une fois les mesures décidées, l’éleveur les met en place et nous y repassons au bout d’un an et demi pour évaluer l’avancement de ce plan d’action et le bilan sur l’exploitation. Nous communiquons l’état de situation à l’IDELE qui coordonne le programme pour le compte de Danone. La prestation est prise en charge intégralement dans la convention »